Le PNUD renforce ses partenariats et son appui stratégique pour une transition vers une économie bas-carbone en Tunisie

2 juillet 2018

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L’Agence Nationale pour la Maitrise de l’Energie (ANME) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en collaboration avec l'Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements Financiers (APTBEF) et l’Institute for Climate Economics (I4CE), ont organisé le lundi 18 juin 2018 à Tunis un déjeuner débat sur le rôle du secteur financier dans la transition énergétique et la mise en œuvre de l’accord de Paris en Tunisie. L’accord de Paris a été adopté le 12 décembre 2015 par 195 pays dont la Tunisie. Il a fixé un objectif ambitieux qui consiste à contenir l’élévation de la température moyenne de la planète en dessous de 2°C par rapport au niveau préindustriel.

Rappelons au préalable que dans le cadre de l’accord de Paris et de la contribution nationale déterminée (NDC), la Tunisie s’est engagée à réduire l’intensité carbone de son économie de 41% en 2030 par rapport à 2010. Ceci nécessite une transformation du système énergétique en Tunisie, sachant que le secteur de l’Energie représente 75% de l’objectif d’atténuation de la NDC. L’atteinte des objectifs de la transition énergétique en Tunisie nécessiterait la mobilisation de 15 milliards de dollars pour financer les investissements publics et privés prévus pour la maîtrise de l’énergie et le déploiement massif des énergies renouvelables pour la production d’électricité. Le ministère de l’énergie, des mines et des énergies renouvelables avait organisé en collaboration avec le PNUD deux conférences visant l’accélération de la mise en œuvre du programme de maitrise de l’énergie. La première conférence organisée les 7 et 8 décembre 2018 avait permis d’élaborer un plan d’action d’accélération de l’atteinte de l’objectif des énergies renouvelables à l’horizon 2020 et 2030, respectivement de 12% et 30%. La deuxième conférence organisée les 5 et 6 avril 2018 avait débouché sur la préparation d’un programme d’accélération de l’efficacité énergétique visant une réduction de la demande d’énergie primaire de 30% en 2030.

Présidé par Monsieur Khaled Kaddour, ministre de l’énergie, des mines et des énergies renouvelables, Monsieur Ahmed El Karam, président de l’association professionnelle des banques et des établissements financiers et Monsieur Diego Zorrilla, représentant résident du programme des nations Unies pour le développement en Tunisie, le déjeuner débat a réuni les premiers responsables du secteur financier et celui de l’énergie en Tunisie et a été l’occasion d’initier une réflexion sur les enjeux économiques et financier de l'accord de Paris et discuter de l'implication du secteur financier Tunisien dans la finance verte.

Durant cette rencontre, les intervenants et experts mobilisés ont souligné que la mise en œuvre de l'accord de Paris ne se limitait pas seulement à la réduction drastique des émissions des gaz à effet de serre, mais que la décarbonation de l'économie mondiale se traduit aussi par des retombées positives sur le développement socio-économique particulièrement dans les pays en développement. L'accélération de la transition énergétique par le biais de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables devrait se traduire par une croissance économique mondiale additionnelle de 1 à 2% d'ici 2050. Plusieurs initiatives ont été lancées par les banques internationales de développement pour encourager le verdissement de la finance. Les principaux instruments utilisés pour encourager le développement de la finance verte sont les obligations vertes et la mise en place des fonds d'investissement verts.

Le débat a été aussi l’occasion pour échanger sur le rôle des acteurs financiers dans un contexte de changement climatique en Tunisie. Le secteur financier Tunisien est appelé à jouer un rôle déterminant dans l'accompagnement de la transition énergétique et la mise en œuvre de la NDC. Les échanges ont confirmé que l'intégration de la finance verte dans les stratégies de financement au niveau national est un processus qui nécessite d'actionner différents leviers interdépendants dont notamment :

·         Le renforcement des capacités des acteurs financiers dans les domaines du changement climatique et la finance verte ;

·         L'opérationnalisation du Fonds de Transition Energétique ;

·         La prise en considération de la dimension climat dans les décisions d'investissement financés par le secteur financier ;

·         L'intégration de la tarification du carbone dans les mécanismes innovants de financement ;

·         La mise en place d'un programme de coopération entre le secteur financier et le secteur de l'énergie.